Il est ce que l’on appelle, un vautour du Nouveau Monde.

Si les vautours de chez nous sont de parenté avec les faucons et autres aigles, ceux d’Amériques sont plus proches des cigognes et des hérons. Mais le débat reste ouvert chez les spécialistes.

Sarcoramphus papa vit du nord de l’Argentine au Mexique et plus particulièrement dans les forêts tropicales primaires. Il reste souvent dans la canopée ou il se perche à la cime d’un arbre mort.

Il appartient à la famille des Cathardidae qui se caractérise par l’absence de syrinx. Ces oiseaux n’ont pas de cordes vocales. Ils ne peuvent donc émettre de sons normaux. Il semble, toutefois, que des petits bruits discrets peuvent être entendus notamment lors de la couvaison.

Contrairement aux vautours de l’Ancien Monde, il ne se rassemble pas en grand nombre mais constitue plutôt des petits groupes familiaux.

Il a beau être de parenté avec les cigognes, c’est quand même un charognard qui se nourrit de carcasses de mammifères. La nature l’a privé d’odorat, il ne peut donc détecter les cadavres tout seul. Il s’appuie sur son sens de l’observation et dès qu’il remarque que des vautours plus petits se rassemblent, cela lui suggère un repas…Et comme il est imposant avec ses 81 cm de long et une envergure qui approche les 2 mètres, il peut se faire une place de choix. Il est doté d’un bec puissant, capable d’entailler la peau des gros mammifères.

D’ailleurs, les vautours sont plus ou moins spécialisés dans certaines parties de cadavres. Notre sarcoramphe, lui, est plutôt attiré par la peau et les tissus les plus durs. Il est outillé pour cela et laisse donc le reste aux autres nécrophages.

Ce vautour ne construit pas de nid mais dépose son œuf unique dans une souche ou sur un gros rondin. Cet œuf peut être couvé par la femelle mais, parfois, le mâle couve également. Contrairement à d’autres rapaces, il ne transporte pas sa nourriture avec ses serres mais dans son jabot. Il avale puis régurgite dans le bec de son poussin. Quand celui-ci est plus grand, il dépose la nourriture sur le sol que le jeune récupère.

Les odeurs que dégagent ces nids en raison des régurgitations de viande seraient de nature à dissuader quelques prédateurs. Mais vu le peu de précaution apportée à sa construction, le nid reste un endroit où les prédateurs comme les serpents peuvent s’attaquer à l’œuf et au jeune.

Bien qu’imposant, le sarcoramphe peut être en difficulté lorsqu’il se nourrit. Il peut devenir à son tour une proie lorsque l’estomac est bien rempli et que l’envol devient difficile lorsqu’un félin, par exemple, décide de s’en prendre à lui.

Comme beaucoup de rapaces, ces vautours jouent un rôle majeur dans les équilibres naturels en débarrassant les cadavres de mammifères tout en réduisant le risque de propagation de maladies.

La population de ce sarcoramphe diminue en raison de la réduction de son territoire par l’homme. Rien de bien surprenant…

Photo : JYB - 2019