English version below

Il existe, de par le monde, des traditions séculaires qui reposent sur des combats entre animaux organisés par l’homme.

Les jeux du cirque ne datent pas d’aujourd’hui et l’homme aime bien ce genre de représentation.

La tauromachie ou les combats de coqs en sont encore une représentation actuelle dans notre pays.

Ailleurs, et plus précisément au Kirghizistan, pays d’Asie centrale très montagneux, ex-république de l’ex-URSS, un oiseau revêt une importance majeure.

Il s’agit de l’aigle royal et plus particulièrement une de ses sous-espèces présentes dans cette région de l’Altaï : Aquila Chrysaetos daphanea.

Cette sous-espèce d’aigle est imposante avec ses 7 kg et ses 2 mètres d’envergure que l’on trouve dans la région des Tian-Chan. Elle est plus grande et plus foncée que celle vivant en France.

C’est une espèce en voie de disparition. Il n’y aurait pas plus de 2 couples pour 100 km².

Élevé pour la chasse, cet aigle a pris une importance énorme dans la culture kirghize au point que l’on dit aussi que le nom de ce peuple et de ce pays « kirghize » provient de « karkasa », un mot indo-iranien qui signifie « aigle ».

Cet aigle est dressé pour la chasse. Il est capable de soulever un cervidé d’une cinquantaine de kilos de rocher en rocher. Il est donc franchement costaud.

On utilise donc cette capacité, cette envergure et sa férocité pour protéger les troupeaux. Les bergers kirghizes luttent contre le loup, ennemi ancestral, en envoyant leur aigle combattre le loup.

Et souvent, c’est bien l’aigle qui gagne.

Les kirghizes utilisent aussi l’aigle pour chasser le renard, cette fois pour en récupérer la fourrure.

Reste que pour la chasse au lapin et autres animaux destinés à la consommation, cet aigle est très efficace.

Pour arriver à bien dresser un tel aigle, il faut qu’il soit capturé lorsqu’il est encore au nid. L’aiglon s’attache énormément à son maitre et ne le quitte pas pendant plus de 30 ans, son espérance de vie.

Il arrive donc que des fêtes soient l’occasion de reproduire ces combats. Comme il se doit, cette lutte du « bien contre le mal » est un peu arrangée. Le loup est enchainé et parfois sa mâchoire est entravée pour limiter ses morsures. Il ne faudrait quand même pas que cet aigle si utile et protecteur soit blessé.

A chacun son avis sur ces pratiques mais elles existent depuis une éternité et ces chasseurs kirghizes n’auraient certainement pas pu survivre sans l’aide des aigles pour se protéger et se nourrir. La nature a ses lois et sa hiérarchie.

Maintenant, vu de notre œil d’européen (de l’Ouest), ces pratiques peuvent être discutables.

ENGLISH VERSION

There are age-old traditions around the world based on man-made animal fighting.

The circus games are not from today and the man likes this kind of performance.

Bullfighting or cockfighting is still a current representation of this in our country.

Elsewhere, and more specifically in Kyrgyzstan, a very mountainous Central Asian country, the former Republic of the Soviet Union, a bird is of major importance.

It is the Golden Eagle and more particularly one of its subspecies present in this region of the Altai: Aquila Chrysaetos daphanea.

This sub-species of Himalayan Golden Eagle is imposing with its 7 kg and its 2 meters wingspan that one finds in the Tian-Chan region. It is bigger and darker than the one living in France.

It is an endangered species. There would be no more than 2 pairs per 100 km².

Bred for hunting, this eagle has gained enormous importance in the Kyrgyz culture to the point that it is also said that the name of this people and country “Kyrgyz” comes from “karkasa”, an Indo-Iranian word that means “eagle”.

This eagle is trained for hunting. It is able to lift a cervid of about fifty kilos from rock to rock. So he’s really strong.

So you use that capacity, that scale, and that ferocity to protect the herds. Kyrgyz shepherds fight against the wolf, the ancestral enemy, by sending their eagles to fight the wolf.

And often the eagle wins.

The Kyrgyz also use the eagle to hunt the fox, this time to recover the fur.

The fact remains that for rabbit hunting and other animals intended for consumption, this eagle is very effective.

In order to properly form such an eagle, it must be captured when it is still in the nest. The eagle attaches itself enormously to its master and does not leave him for more than 30 years, his life expectancy.

So sometimes parties are an opportunity to reproduce these fights. As should be the case, this “good against evil” struggle is a bit settled. The wolf is chained and sometimes his jaw is hindered to limit his bites. This eagle, so useful and protective, should not be injured.

Everyone has their opinion on these practices but they have existed for an eternity and these Kyrgyz hunters certainly could not have survived without the help of eagles to protect themselves and feed themselves. Nature has its laws and its hierarchy.

Now, from our European (Western Europe) perspective, these practices can be questionable.